Les
millÉsimes

CHâTEAUNEUF-DU-PAPE, MILLÉSIME 2019

Châteauneuf-du-Pape 2019, état sanitaire parfait, beaucoup de couleur et de strucutre : un millésime superbe.

Après les excès pluvieux du printemps 2018, le millésime 2019 marque un retour à la normale de la pluviométrie printanière (96mm en 2019 contre 280mm en 2018).

Les mauvais souvenirs des fortes attaques de mildiou de 2018 ont amené les vignerons à la plus grande prudence dès le début de saison mais la pression sanitaire est restée quasi inexistante. On se souviendra de la très forte canicule de fin juin, de l’été très chaud et très sec et des baies qui auront tardé à prendre du volume.
Les vendanges, un peu précipitées au début pour éviter le flétrissement de certaines Syrah, se sont finalement déroulées sereinement après les pluies du 18 septembre, permettant d’accroitre les rendements en jus et l’équilibre des vins.

L’état sanitaire parfait donne en 2019 des Châteauneuf-du-Pape rouges très colorés et onctueux et des blancs vineux, avec de belles longueurs en bouche.

UNE ANNÉE CANICULAIRE ET TRÈS SÈCHE

Les pluies d’automne-hiver (460 mm) ont lancé la période végétative avec de bonnes réserves en eau dans les sols. Les mois d’avril et mai ont été relativement frais avec des périodes de croissance active puis de ralentissement qui ont fait craindre la coulure, qui s’est finalement avérée moderée.
La saison végétative a été très sèche (pluies modérées au printemps puis très faibles en été) avec seulement 158mm contre 530mm en 2018, mais également plus sèche qu’en 2016 (230mm) ou 2017 (185mm). Cette période a aussi été très chaude avec 7 jours sur 10 dépassants les 30°C entre le 1er juin et le 15 septembre.
Fin juin s’installe une semaine de forte canicule avec un maximum le 28 juin (nouveau record national absolu à Carpentras avec 44,3°C !). Ce jour-là quelques vignes faibles ou en situation de stress hydrique et/ou traitées au soufre les jours précédents ont subi des échaudages violents.
Plus généralement, les feuillages se sont plutôt bien comportés face à ces excès climatiques. Le déficit hydrique a plutôt impacté la taille des baies qui sont restées tardivement extrêmement petites : les grappes ne se sont fermées qu’en fin de véraison à la faveur de quelques rares pluies.
Dans ces conditions, la pression phytosanitaire a été quasi inexistante.
Au moment des vendanges les raisins présentaient un bel état sanitaire mais un rendement assez faible en jus. La pluie salutaire du 18 septembre a permis d’étirer les vendanges afin d’atteindre la maturité phénolique des Grenache. Le résultat est une belle épaisseur des pellicules, des couleurs intenses et une très belle pureté aromatique. Les rendements semblent dans la moyenne ou en légere progression par rapport à la moyenne de ces dernières années.

COULEUR, SOYEUX ET GRAND POTENTIEL

Les Châteauneuf-du-Pape blancs présentent des notes exotiques, de pêche et d’agrumes. En bouche, ils sont vineux et de belle longueur. Les rouges, et notamment le Grenache, ont demandé des macérations assez longues. Ils présentent des arômes de fruits mûrs, de framboise, de gingembre confis et pour les Syrah, des notes mentholées. En bouche, on évalue le très beau potentiel de garde du millésime 2019. Malgré des degrés alcooliques relativement élevés, la trame tannique est élégante, saline, de belle concentration et l’acidité reste discrète.