Les
millÉsimes

CHâTEAUNEUF-DU-PAPE, MILLÉSIME 2005

Le millésime 2005 à Châteauneuf-du-Pape.

Des températures fortes mais pas excessives, un ensoleillement constant, du Mistral et des nuits fraîches durant
l’été sont les facteurs clefs qui ont donné naissance en 2005 à un très grand millésime de Châteauneuf-du-Pape.

QUELQUES DONNEES METEOROLOGIQUES

Avec seulement 12,5 mm de pluie durant les mois de juillet et d’août dernier, l’année 2005 est une année record en matière de sécheresse, tout comme l’étaient avant elle 2003 et 2004. Il est à noter que sur le dernier siècle, seules 12 années ont eu une pluviométrie inférieure à celle-ci.

La moyenne des températures sur les mois de juin, juillet et août s’établit à 23,4°C pour 46 jours de forte chaleur (température supérieure à 30°) contre 92 en 2003 ! Cette différence explique notamment que la véraison des baies soit survenue 10 jours plus tard qu’en 2003, année marquée partout en France par une extrême précocité.

Les températures nocturnes des mois de juillet et août étaient inférieures à 17°C, descendant parfois jusqu’à 9°C. Avec une température diurne dépassant souvent les 30°C, les écarts entre le jour et la nuit, nécessaires à la bonne maturation du raisin, étaient donc optimaux. Il est important de noter ici que la fraîcheur des nuits a permis d’optimiser la phase obscure de la photosynthèse, préservant ainsi les acides du raisin.

D’autre part, 2005 fait également partie des années les plus ventées. Le Mistral, généralement assez frais, a permis de résorber l’humidité résultant de la pluie du 6 septembre (50 mm) tout en contribuant à maintenir un parfait état sanitaire de la vendange.

Le millésime 2005 se caractérise donc par un très bel équilibre sucre / acidité, une excellente maturité phénolique, notamment sur grenache, avec des arômes expressifs et des couleurs intenses. La maturité des raisins a été atteinte avec une semaine d’avance sur 2004 et pour certains cépages à la même époque que 2003. Les vendanges ont commencé dans d’excellentes conditions au lendemain du ban des vendanges, lequel a été proclamé dans les celliers du Château le 9 Septembre 2005.


PROFILS ORGANOLEPTIQUES DES VINS

Les Châteauneuf-du-Pape blancs sont très équilibrés. Les vins élaborés sur une base de grenache ou de roussanne présentent de beaux profils aromatiques avec des notes florales (fleurs de cerisiers) et fruitées (agrumes, abricot), des équilibres riches mais frais. Les clairettes, vendangées très mûres, concentrées, n’en demeurent pas moins élégantes.

Les Châteauneuf-du-Pape rouges sont cette année encore marqués par l’empreinte du grenache qui a vu en 2005 se conjuguer un exceptionnel ensemble de facteurs bénéfiques à l’expression de tout son potentiel qualitatif. Les vins présentent des robes très foncées, profondes. De très belles concentrations ont été obtenues sur la majorité du vignoble, notamment en grenache et en mourvèdre. Les vins qui en résultent sont généralement complexes et généreux, avec, sur le plan aromatique, des notes de fruits confits, de pruneau, de réglisse et de torréfaction. Les équilibres en bouche sont caractérisés par de l’ampleur et de la structure, doublés de tanins bien enrobés.

Tout comme pour les millésimes précédents, en 2005, la production de Châteauneuf-du-Pape a été inférieure à la moyenne décennale avec une production de 97.000 hectolitres dont 91.000 hl de rouge et 6.000 hl de blanc. Soit un rendement moyen sur l’ensemble de l’appellation de 31 hl/ha.

Ce faible rendement, des conditions climatiques optimales, si ce n’est exceptionnellement bonnes, contribuent en grande partie à l’excellente qualité des Châteauneuf-du-Pape produits en 2005, riches et gourmands, très équilibrés et certainement dotés d’un grand potentiel de vieillissement.