CHâTEAUNEUF-DU-PAPE, MILLÉSIME 1994

Les conditions climatiques de l’année 1994 ont engendré une précocité tout au long du cycle végétatif. Le débourrement a eu lieu avec une quinzaine de jours d’avance vers le 29 mars après une dernière décade de février et un moins de mars chauds et secs. Cette avance a été tempérée par les 20 premiers jours d’avril assez froids. Les températures et la pluviométrie du mois de mai et de début juin ont été tout à fait conformes à la normale. Les premières fleurs sont apparues vers le 17 mai.

A partir du 20 juin et durant les mois de juillet et août, les températures ont été exceptionnellement élevées avec des moyennes de 3 à 4 degrés supérieures à la normale. Une belle pluie le 31 juillet a constitué un intermède à cette canicule permettant à la végétation de mieux résister à la sécheresse et facilitant la maturation du raisin.

La mi-véraison s’est située aux alentours de fin juillet. Fin août, les raisins présentaient une richesse en sucre exceptionnelle et un état sanitaire parfait. Les premières parcelles de grenache blanc et de syrah ont été vendangées à partir du 29 août ce qui constitue un record de précocité pour l’appellation Châteauneuf du Pape. Le ban des vendanges a été fixé au lundi 5 septembre.

Les vendanges ont été assez rapides du fait de la petite quantité de la récolte (environ 30 hls de moyenne). Ainsi la quasi-totalité de la vendange est entrée en cave avant la dégradation du temps qui est intervenu à mi-septembre.

D’après nos premières notes de dégustation, les blancs récoltés précocement offrent des parfums persistants et une belle onctuosité en bouche. Les cuvées plus tardives sont plus friandes et plus fruitées. Les rouges ont bénéficié du bon état sanitaire lié à une maturité précoce. Nous trouvons des vins très équilibrés. La couleur est franche, le nez est élégant, la bouche harmonieuse avec des tanins alliant finesse et densité. Le millésime 1994 présente un fruité, une matière et une qualité de tanins dans la lignée des grands millésimes.