LE VIN AUX TREIZE CÉPAGES

À Châteauneuf-du-Pape, la tradition veut que les vins naissent de treize cépages, chacun apportant sa caractéristique à l’ensemble : couleur, charpente, parfum, fraîcheur ou longévité.

En effet, pas moins de treize cépages peuvent entrer dans la composition des vins rouges (94% de la production), mais également des vins blancs (6% de la production) : grenache (Noir, Gris, Blanc), syrah, mourvèdre, cinsault, clairette (blanche, rose),  vaccarèse, bourboulenc, roussanne, counoise, muscardin, picpoul (blanc, gris, noir), picardan, et terret noir.

Les vignerons puisent librement dans cette collection pour élaborer leurs vins, chaque exemplaire conférant sa particularité à l’ensemble. À l’origine, les vignes étaient complantées en « foule » : tous les cépages se trouvaient mélangés sur une même parcelle.

Ce patrimoine ampélographique provient d’un travail de sélection élaboré depuis des générations par les vignerons de l’appellation. Ainsi, au début du XIXe siècle, Joseph Ducos, le propriétaire du Château La Nerthe, a observé sur sa propriété le comportement d’une dizaine de cépages et a pu établir précisément l’assemblage type d’un Châteauneuf-du-Pape.

De nos jours, le grenache a l’ascendant dans la plupart des vins élaborés. Originaire de la péninsule ibérique, il a trouvé une terre d’élection à Châteauneuf-du-Pape. Il fait corps avec les sols pauvres et secs de l’appellation. Rustique, il résiste à la chaleur et aux assauts répétés du vent. Colonne vertébrale des vins rouges, il leur apporte la structure, la puissance et l’aptitude à défier le temps. Pour atteindre l’équilibre, les vignerons l’assemblent généralement au mourvèdre, à la syrah et au cinsault.